Les aides à la création d'emploi.

La création nette d'emploi se traduit par une augmentation des charges de l'entreprise. L'impact d'un emploi nouveau n'est pas le même s'il s'agit du premier emploi créé ou du millième. Dans le premier cas, il faut un accroissement de la valeur ajoutée d'environ 100% pour faire face à la nouvelle charge et dans l'autre 0.002% soit 50 000 fois moins d'impact et de risque. Et ainsi de suite, on passe au 3ème emploi avec un besoin de croissance de 33%, puis au 4ème avec un besoin de +25%, au 5ème avec +20% et ainsi de suite, puis  le 11ème avec +10%, le 21ème avec + 5%.

Il faut faciliter la création des emplois dans les TPE et les PME. Les réserves de création d'emplois stables et pérennes y sont très importantes.

Le second paramètre très important est  le temps de formation et d'adaptation à ce nouvel emploi. Plus le niveau de compétence est élevé et l'expérience du candidat faible plus il faut du temps pour en faire un professionnel certifié. Par exemple un jeune ingénieur à besoin de 2 années d'expériences au minimum

pour devenir un professionnel aguerri. D'autres activités nécessiteront que quelques semaines, mais il ne faut pas sous-estimer les savoir-faire de chaque activité. L'efficacité technique et économique nécessaire à la bonne valorisation du travail pour le salarié et pour l'entreprise nécessite de prendre en compte cet investissement de formation et d'accompagnement dans l'emploi. Si nous voulons traiter le chômage des jeunes et l'accroissement des compétences et des niveaux de rémunérations, il faut traiter collectivement ce besoin d'investissement par un allègement des charges sociales.

 Le troisième paramètre qui rend difficile l'embauche dans les TPE et PME est la qualité des candidats à l'emploi. Les grandes entreprises sont en situation d'embauche permanente compte tenu de leur taille, du turn-over , des départs en retraite. Ils ont les professionnels aguerris dans la sélection et qualification des futurs salariés. Malgré cela le taux d'erreur à l'embauche est de 50 à 75%. Imaginez la situation de la PME qui recrute un salarié tous les 2  ou 3 ans. Chaque recrutement est consommateur d'énergie et de moyens humains et financiers. Si le taux de réussite de l'embauche est de 50% ou moins, cela accroît le coût et le risque.

Le besoin d'accroissement de la valeur ajoutée pour un emploi selon la taille de l'entreprise, et le niveau de compétence de l'emploi est très variable :


il faut doubler sa valeur ajoutée pour le premier emploi L'impact de la création d'un emploi est très inégal :

  • augmenter d'un tiers pour le second et d'un quart pour le troisième
  • la croissance nécessaire est de 6 à 1% pour le 5 ème au 10 ème

Le risque prix pour la création d'un emploi est 25 000 fois plus élevé pour le 3ème emploi que pour le 1000 ème

Les politique de l'emploi doivent prendre en compte cette situation en abaissant le risque pour les TPE à moins de 1% de la valeur ajoutée  soit au niveau des entreprises de 10 salariés et plus.

Une aide est nécessaire  pour la création d'un emploi net pour les TPE de moins de 10 salariés. Cette aide sera dégressive selon la taille de l'entreprise en respectant la courbe du risque du type : coût d'un emploi / (Nbre de salariés + 1)

Le coût d'un emploi à prendre en compte est :

  • le salaire net sur une année
  • les charges sociales sur une année
  • le coût de formation interne à l'entreprise
  • le risque lié à l'embauche, c'est à dire le constat d'échec à l'issue de la période d'essai.

Le cas des TPE sans salariés est à traiter différemment. Les situations sont très variables et ne représentent pas toutes une activité à temps plein. Le projet d'embauche doit s'accompagner d'un plan prévisionnel économique garantissant le succès du projet avec une activité permettant d'assurer la rémunération du dirigeant à plein temps et d'un premier salarié également à plein temps. Dans ce cas l'aide pourrait être plafonnée à 50% des coûts totaux.

Le montant de l'aide est variable selon la taille de l'entreprise.

Elle représente la couverture du coût salarial d'un emploi à plein temps en CDI  selon les niveaux suivants :

 Face à cette aide, il faut relever l'impact économique dès la première année :

  • économie du coût du chômage : 10 200 € en moyenne (coût direct)
  • le gain de cotisations sociales : de 11 000 € à 18 000 €
  • le gain de TVA (croissance de de la valeur ajoutée) : de 5000 € à 7600 €
  • le gain d'impôt (IRPP ou IS) : de 1700 € à 2600 €

Le gain net pour la collectivité est réel dans toutes les catégories sauf pour le premier emploi au-delà de 1.5 Smic :

 L'efficacité de cette mesure est incontestable et va surtout bénéficier à la croissance rapide des TPE jusqu'au 5 ème emploi. Le réservoir d'emplois est important dans cette catégorie. Ce sont des emplois stables non délocalisables. Le retour sur investissement de l'aide est immédiat et dès la première année.